PÔLE MENHIRS

L'histoire

Relais entre le continent et la presqu'île de Quiberon, l'Hôtel du commerce de Plouharnel, est décrit pour la 1ère fois par Flaubert en 1847 dans son livre "Par les champs et par les grèves". Il y raconte avec humour son dîner à la table du maître des lieux, Grégoire Le Bail, maire de la commune, et archéologue à ses heures perdues. Jusqu'en 1847, la route passe dans la cour de l'hôtel, à l'arrière du bâtiment (voir ci-dessous, photo de gauche). Ensuite, une nouvelle route est tracée jusqu'à Quiberon, et c'est à partir de ce moment que G. Le Bail fait construire un nouvel hôtel, plus moderne permettant d'accueillir au mieux les visiteurs (voir ci-dessous, photo du centre et de droite). 

Entrée sud Pôle Menhirs au 3 rue St-Gilles

Entrée nord Pôle Menhirs 4 av. de l'Océan

Entrée nord - vers 1877

C'est dans cet établissement que Félix Gaillard séjourne à chacun de ses voyages pour étudier et visiter des sites mégalithiques. Il tombe amoureux d'Héloïse Le Bail, la fille de l'hôtelier et ils se marient le 15 juin 1857, 6 mois après la mort de G. Le Bail. Félix Gaillart a 25 ans et décide de reprendre l'hôtel du Commerce. Des célébrités s'y arrêtent : la princesse Bacciochi, cousine de Napoléon III, y descend en de nombreuses occasions, la comtesse de Ségur, ou même Sarah Bernhardt.  De 1864 à 1872, W.C. Lukis (archéologue, naturaliste et antiquaire britannique) vient prendant 2 mois, chaque été et travaille avec acharnement dans les mégalithes. Avec son ami Henry Dryden (noble britannique, géomètre, et dessinateur)  ils dessinent des plans méticuleux de tous les sites de la région. L'Hôtel du commerce  devient le quartier général et le point de départ des itinéraires décrits dans le "guide touristique des mégalithes" écrit par Lukis en 1875.

De tous les visiteurs connus qui fréquentent l'hôtel, le plus illustre est sans conteste sa majesté Dom Pedro, empereur du Brésil. En 1877, lorsqu'il rend visite à Felix Gaillard, celui-ci a déjà acquis une réputation en tant qu'archéologue. Son hôtel renferme le 1er musée mégalithique exposant des bijoux, de nombreuses poteries et quelques pierres en callaïs. Lorsque l'empereur se rend en train privé jusqu'à Auray, Félix Gaillard a déjà eu quelques escarmouches scientifiques avec le président de la société Polymathique* de l'époque qui ne l'apprécie guère et refuse son admission en tant que membre. 


*société savante créée en 1826 à Vannes. Son activité, qui depuis sa fondation a couvert de multiples domaines, se porte principalement vers l'histoire, l’archéologie, l’art et le patrimoine du département du Morbihan. (source : site web Société Polymathique du Morbihan)

Mais lorsque Gaillard se présente dans les locaux avec l'empereur du Brésil en personne, il se fait accepter en même temps que son illustre compagnon comme membre honoraire. L'ouverture en 1882 de la ligne de chemin de fer Auray-Quiberon bouleverse les habitudes des voyageurs. L'Hôtel du Commerce se trouvant ainsi court-circuité et sa clientèle plus clairsemée, Félix Gaillard se consacre à sa passion, comme ses écrits, ses plans et ses photographies le démontrent. Vers l'âge de 60 ans, il connaît de gros ennuis financiers qui l'obligent à vendre son hôtel. 

Aujourd'hui, il s'agit d'un véritable lieu de rencontre et de savoir qui accueille les locaux de l'association ACEM, la société EPISTEMEA mais aussi : 

Source : Mémoire de pierres à Carnac, Photographies et textes inédits 1870 à 1895 de Félix Gaillard. Howard Crowhurst et Philippe Gaillard. Epistemea. Juin 2021.